Il est noir le ciel
et les chemises
étendues sur un fil de fer
se ruinent
avec ce malaise
de pompes funèbres.
Ce matin invraisemblable
(la moitié du ciel
pleure à chaudes larmes, dans l'autre moitié
deux soleils chantent, comme des chardonnerets)
je monte une marche
je me reprends.
Pèse dans ma poche gauche
un castor
et il respire, au-dessous de mes yeux,
un matin propre
le dos au goudron
répandu dans les estuaires.
Je me recompose en regardant la mer
partagé comme j'ai le corps
en sept parties inégales
La lune se promène énervée
en fumant par les couloirs
de l'océan.
Les villes en amiante
resplendissent comme des cierges
entre les mains crispées
des morts.
Et j'attends. |